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Kanban : facile à prendre en main ? Pas si simple!

Dans une gestion de projet Agile, nous avons tendance à penser que Kanban se prête facilement aux débutants car il part de concepts simples, et est exempt de toute “lourdeur” (rituels, informations à renseigner, rôles particuliers etc).

Dans les faits, pour avoir expérimenté ce contexte dans une équipe, cela se révèle plus complexe et piégeux… . Voyons pourquoi.

Kanban saturé par un goulot d’étranglement : tout est en cours!

Le “vide intersidéral”

Référencer des travaux à réaliser, quelle belle idée!

Oui mais de quelle façon. Premier réflexe, qui n’est pas mauvais en soit : le mode bloc-notes : noter toute idée, sans effort rédactionnel.

Une idée, un concept ? Une tâche!

Très bien pour une gestion personnelle ou pour démarrer un projet. Moins pour se faire comprendre d’un équipier.

Avec un peu plus de recul, on en vient rapidement à la rédaction de stories et c’est bien la moindre des choses pour partager l’information et se poser les bonnes questions.

Encore faut-il ne pas se faire emporter par tous ces travaux déposés …

Le “tout en cours”

Le risque est vite tentant de faire “glisser” des travaux de statut en statut … et de se retrouver avec un joli goulot d’étranglement!

Dans cette situation, le projet se retrouve rapidement avec un empilement de travaux en cours. Mais que faire? Terminer l’un ou commencer l’autre?

Basiquement une capacité (nombre de travaux) par statut devient vite la moindre des choses.
Mais la tentation de rajouter un peu plus est toujours là, et peut vite prendre le dessus sans un minimum de rigueur et de responsabilité partagée.

Et puis une tâche n’a pas la même complexité (tiens tiens!) de réalisation qu’une autre.
On s’entend on en vient rapidement à une gestion de charge, voir mieux de complexité (T-shirt sizing, suite de fibonacci… servez vous!)!

Trouver SON échelle d’évaluation, qui évalue et à quel momentbref, monter un cadre autour de ce tableau maudit!

L’effet tunnel

Pas de rituels en Kanban ? Oui et non, Par défaut, en effet, le cadre est plus que léger et laisse une ouverture totale sur le sujet.

C’est une chance pourrait-on penser, que de laisser le champ libre à la créativité.

Mais le risque est d’en rester au concept de base du pion que l’on avance de case en case, sans se poser de questions!

Situation vécue : le Kanban se transforme en une liste de courses sans fin :

  • Pas de point de synchro dans l’équipe (type stand up) : entraîne manque d’interaction dans l’équipe et autres incompréhensions et conflits. Bonjour l’ambiance!
  • Pas de rétrospective : Une rétrospective ? “Promis, à la fin du projet on fera le bilan !” La belle affaire, c’est vrai qu’identifier les problématiques et poser les actions correctives vont servir le projet… quand il sera fini (et de quelle manière!).
  • Épuisement de l’équipe : Partager les succès et résoudre ensemble les problématiques régulièrement et au bon moment, voilà un élément clé de motivation.
    Avec un robinet ouvert déversant constamment des tâches à réaliser, difficile de souffler et de prendre du recul.

Bref, la solution est de cadencer correctement l’avancement, avec des rituels de synchro, des rétrospectives pour capitaliser et s’améliorer. Que chacun puisse s’exprimer et s’améliorer et apporter sa pierre à l’édifice.

Ho hé capitaine?

Par défaut, pas de cadre.On l’a vu, il faut le construire.

Ainsi, à défaut de partager la règle du jeu et le rôle de chacun, il est si facile d’en revenir à rechercher un responsable dès que la situation s’échauffe.

Trouver un chef qui a mal piloté, un développeur qui a mal réalisé ou un testeur qui n’a rien compris peut vite devenir le sport national.

Il est donc essentiel de tenir tout au long une écoute des équipiers, et un respect minimum d’un cadre à définir (et même écrire!) ENSEMBLE dès le DÉPART.

Jérôme CLET

Product Owner, Proxy PO au grès des projets, je travaille au service IT d'une grande Ecole de Commerce. J'ai grandement participé à l’émancipation des méthodes dites Agile dans mon contexte de travail. Plutôt que d'Agilité, je préfère amplement parler de "bon sens", tellement chaque cadre proposé répond à des évidences.

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